Le moment Nuremberg. Le procès international, les « lawyers », et la question raciale
Jeudi 7 janvier 2021 de 15h-17h
Lors de la première séance du séminaire « Histoire et historiographie de la Shoah », nous aurons le plaisir d’écouter Guillaume Mouralis, directeur de recherches au CNRS, en poste au Centre Marc Bloch à Berlin, à l’occasion de la parution de son ouvrage Le moment Nuremberg. Le procès international, les « lawyers », et la question raciale (Paris, Presse de Sciences Po, 2019).
Pour y participer, il convient de vous inscrire à l’adresse suivante: http://listsem.ehess.fr/courses/469/requests/new.fr
Vous recevrez ensuite le lien pour se connecter via zoom dans la mesure où cette séance se déroulera malheureusement en distanciel, du fait de la situation sanitaire.
Résumé du livre :
À partir d’une enquête sur les lawyers qui, outre Atlantique, ont jeté les bases du procès , impulsé et conduit les débats, Guillaume Mouralis en propose une relecture passionnante. Il révèle le faisceau de contraintes professionnelles, sociales, culturelles qui ont lourdement pesé sur ce moment expérimental et s’interroge sur son legs.
« La manière dont l’Allemagne traite ses habitants […] n’est pas plus notre affaire que ce n’est celle d’un autre gouvernement de s’interposer dans nos problèmes. » Les mots de Robert Jackson, procureur en chef américain au procès de Nuremberg, sont sans ambages : la répression des crimes racistes commis par les nazis ne saurait ouvrir la voie à un examen international de l’ordre racial qui prévaut alors aux États-Unis. L’atteste la définition particulièrement corsetée du crime contre l’humanité adoptée en 1945.
À partir d’une enquête sur les lawyers qui, outre-Atlantique, ont jeté les bases du procès, impulsé et conduit les débats, Guillaume Mouralis propose une relecture passionnante de Nuremberg. Il révèle le faisceau des contraintes professionnelles, sociales et culturelles qui ont lourdement pesé sur ce moment expérimental. Il s’interroge finalement sur son legs. Comment a-t-il été mobilisé dans les luttes afro-américaines pour les droits civiques, ou celles, ultérieures, contre la guerre du Vietnam ? Et comment ces appropriations militantes ont-elles marqué l’émergence d’un dispositif judiciaire international ?